La Compagnie La Bête A Cornes est née en 1985, elle fut la première troupe de théâtre du quartier des Izards à Toulouse.
La Bête A Cornes d’hier et d’aujourd’hui a toujours eu le souci de qualité et de respect de tous les publics. Souci de qualité qui est synonyme de travail acharné, passionné, professionnel.
En 1986 La Compagnie La Bête A Cornes monte La Famille de Georges Pillement, pièce en un acte mise en scène par Jean Mayer, qui souligne avec ironie ce que le tragique peut avoir de ridicule. Dans cette pièce ce n’est pas le tragique ou le ridicule qui tue mais le despotisme et l’égoïsme. Magyd Cherfi alors membre de la Compagnie et depuis célèbre membre du groupe ZEBDA écrivait avec sa plume déjà affutée : « La pièce de G Pillement désinfecte, désodorise et fait déraper la connerie des hommes sur un grattoir à carotte. Tous des faux-culs …. Rien à faire dès que le cœur parle il est vite étouffé par une merde qui obstrue le bon sang dans l’artère. »
En 1987 La Compagnie La Bête A Cornes monte Victor Ou Les Enfants Au Pouvoir de Roger Vitrac, mise en scène de Jean Mayer. Cette pièce de 1928 fut mal accueillie à sa création, par une bourgeoisie qui acceptait mal les critiques qui lui étaient faites. Encore une fois le tragique flirte avec le burlesque. La pièce de Vitrac est une critique de la bourgeoisie dans son ostentation, son culte de l’argent et de l’héritage, sa psychologie bêtifiante à l’égard des enfants, ses fausses valeurs, son langage, sa religion, sa caricature de l’amour. C’est aussi une œuvre surréaliste ou Vitrac apparaît comme le grand initiateur du théâtre contemporain.
Par ses choix la jeune compagnie montrait déjà ses Dents et aiguisait ses Cornes.
Vingt-huit ans ont passé, des chemins différents ont été empruntés…
Moustapha et Magyd ont emprunté celui de la musique et du célèbre groupe ZEBDA, tous les autres, moins célèbres, ont continué leur chemin sans être pour la plus part trop éloignés des centres culturels, de l’éducatif et de l’éducation populaire. Jean Mayer le metteur en scène des deux spectacles de la troupe a continué ses cours et formations de théâtre et a interprété Lucky dans la pièce En Attendant Godot de Samuel Beckett au Chapeau Rouge puis à l'ouverture de la salle, Le Théâtre du Grand Rond.
Vingt-six ans d’hibernation… La Bête se faisait attendre… l’envie profonde, puissante, tripale de faire du théâtre, de mettre en scène, d’offrir à regarder aux spectateurs étaient toujours bien présentes, puissantes. « La Cornue » repointe donc le bout de son museau dans l’immense dédale culturel et théâtral Toulousain en 2013.