Dans le spectacle vivant, Jeanne Mordoj suit son chemin en artiste indomptable. Créatrice et interprète de spectacles, elle avance aux lisières du théâtre, du cabaret et des arts du cirque, en zigzag sur la ligne du convenu et du raisonnable. En constante transformation, elle se tient à l’écoute de son instinct, s’appropriant de manière singulière les trésors insoupçonnés du spectacle forain.
Sur scène, elle joue de son corps depuis les orteils jusqu’au bout des doigts – héritage de son expérience de contorsionniste. Elle manipule des objets et des matériaux bruts – prolongement du jonglage qu’elle a pratiqué.
Elle s’appuie sur la voix au travers de la ventriloquie et d’autres fantaisies phoniques. Enfin, elle dessine – pratique intime, enracinée en elle depuis de longues années.
Sa présence charnelle déroute et jette le trouble. Avec elle, l’étonnement féconde l’imagination et le bizarre ouvre vers une vision poétique de notre identité intime : cette dernière n’est-elle pas secrètement plurielle ?