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Groupe Merci

Depuis 1996, le Groupe Merci invente des îlots pour s’exposer aux questions qui maintiennent éveillés.
Des îlots pour mettre en jeu les questions de notre temps avec des auteurs vivants ou des langues contemporaines qui disent avec drôlerie nos catastrophes, nos colères, nos effondrements sans chercher la réconciliation ou la conciliation.
Un théâtre politique de l’intranquillité. Résolument.
Et pour incarner ces troubles, ces désastres, ces langues catastrophées des acteurs de l’adresse, des bouffons et funambules de l’intime et du sensible. Résolument.
Et pour faire surgir l’acte de jouer et de dire, des espaces autres pour voir et pour écouter autrement.

Des îlots aussi pour se rappeler cette question qui est au coeur du processus de création théâtrale : est-ce le texte ou est-ce l’espace qui est premier?
Pour le Groupe Merci, la réponse partagée par Solange Oswald metteur en scène et par Joël Fesel plasticien scénographe, « c’est l’espace qui est premier » s’articule à l’un des principes fondateurs de l’aventure : ce qui est central c’est la question de la place du spectateur.
À la fois du spectateur dans son intimité et des spectateurs dans leur assemblée.

Des îlots donc pour se maintenir en régime de crise à chaque création, en croisant les questions de dramaturgie de l’espace et de dramaturgie de la parole, en risquant et recréant pour chaque objet nocturne des décentrements par rapport à une architecture théâtrale où la place du spectateur serait pré-définie et à une architecture textuelle où le récit ferait sens.
Questions d’espace et décentrements par un théâtre hors-les-murs comme dans La Mastication des morts ou un théâtre déambulatoire comme dans De Quelques choses vues la nuit ou un théâtre immersif comme dans Colère, dans Européana, dans Trust ou parfois les trois à la fois.
Questions de parole et décentrements par un théâtre de figures comme dans Réserve d’Acteurs, dans Européana ou un théâtre choral comme dans La Mastication des morts  dans Le Génie du proxénétisme ou un théâtre de l’adresse intime comme dans Merci et souvent les trois à la fois.

Plus d’une vingtaine d’objets nocturnes pour ne pas dire les mots du continent théâtre.
Des îlots pour convoquer, convier, embarquer.
Des îlots pour faire un peu naufrage un moment au milieu du chaos.
Des îlots pour ne pas faire totalement naufrage tout seul dans le noir sans rien à partager avec personne.
Et au départ de cet archipel, un îlot : le Pavillon Mazar, « laboratoire pour les formes nouvelles » qui accueille les travaux de création de la compagnie et de nombreux ateliers de recherche et de formation dédiés au spectacle vivant et aux écritures contemporaines.

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