Mes forêts, vierges, me hantent. J'y pénètre avec mes skis. Acrobate des montagnes, j'ai perdu mon cheval. J'y trouve néanmoins mon balancier, mon escabeau, ma poutre. Est-ce les grands espaces et l'air frais ou simplement le temps qui défile ? Hors de chez moi, on est chez les grands : tout a grossi. Le balancier est celui d'un homme, la poutre un navire, l'escabeau est haut. Ça met tout à coup beaucoup d'air dans mes équilibres. Ma solitude est le vertige.
Je monte, je monte. Je décolle. Je respire. Si j'ai peur, je parle et ça m'ancre, me rattache aux gens.
Je raconte alors d'où je viens : l'ouest loin.