Depuis cet hiver, Générik Vapeur met en boîte des rations de survie, pensées comme nécessité absolue dans une tempête de distanciation sociale et sanitaire. Privée de son terrain de jeu préféré (la rue !) et face à l’abstinence totale de culture partagée, des rideaux (trop longtemps) baissés des estaminets et autres métiers de bouche délaissés, Générik Vapeur propose un théâtre à emporter, sur place, dans la droite ligne des plus grands scopitones.
Une envie folle de textes veloutés, bouillon de culture poivré, cassonade de poèmes vanillée, ris de veux relevés, salade de fruits exorciste, pain aux galimatias, didascalies aux prunes, aumônière de poumon, brigadier au gros sel, soprano au vert jus, épistolaire en pomme d’amour, une techno-paresse flambée, four en clameur, 3ème acte en volaille, rouge gorge aux pruneaux, Don Juan au caramel, baiser cerise au calva, âmes galantes en gelée, fard breton, cheveux d’ange en postiche, brochette de Brecht, alcool de Prugnard et autres menus en verrine au répertoire…
Sur le marché, dans un camion-magasin, des comédien-ne-s s’exécutent. Ils épluchent les fruits de saison défendue, et offrent à déguster aux convives des hors d’œuvres*, juste pour nous remettre la culture en bouche : du théâtre au kilo, l’éphéméride en boîte et le clou du spectacle pour recharger la pile de l’imaginaire !
* hors d’œuvre : au sens figuré, pour désigner toute chose accessoire et non essentielle