Habituellement on arpente des rues, des routes ou encore des montagnes. Ici, dans un espace circulaire de 7 mètres de diamètre l’arpenteur se confronte à un simple tas d’ardoises. 45 minutes pour défier 100 ardoises ! A travers le jeu, la parole et différentes expérimentations notre jongleur de matières évolue dans un fragile équilibre aux choses et dans une tension quasi permanente avec le public. L’autre protagoniste arpente des sons, des mélodies avec sa guitare et ses outils. Tous les deux éprouvent à leur manière un rapport au monde avec un regard parfois naïf, souvent alerte et toujours curieux.
Souvenirs d’une pierre bleue, de bruits sourds, d’efforts, de corps fatigués mais qui tiennent toujours et encore. Etre là pour s’imprégner de son environnement, faire corps avec la matière qui nous a constitué. Poussière de vie, naissance d’une réminiscence.
Une marche pour retrouver l’énergie originelle, celle dont on est issu.
Refaire face à ses peurs, ses doutes, aux choses cachées qui nous réapparaissent.
Reprendre le chemin, recommencer, pour ne pas oublier.
Etre là, simplement et justement là, c’est exister. Exister c’est aussi vivre avec nos esprits, entre mauvaises et bonnes fortunes.
Pierre Jallot - octobre 2017