Pour sa première création en solo, Arthur Sidoroff, fil-de-fériste, explore toutes les ambivalences de cet agrès, et le rapport à l’espace qu’il impose.
Au commencement, il y a ce câble en acier de 12,5 millimètres de diamètre et de 7 mètres de long. C’est une scène réduite où chaque pas compte.
A travers ce voyage au-dessus du vide, Arthur Sidoroff, accompagné par le musicien Thomas Caillou, s’aventure sur une route qui nous épure, parsemée de déséquilibres et d’élans convaincus, d’où l’on revient plus près de soi. Ici, il ne marche pas sur le fil mais avec lui ; et l’équilibre, en tant qu’état instinctif, est aussi un état à cultiver.
Derrière l’idée de trouver une concentration ouverte, il s’autorise à être tête en l’air, mais aussi en bas ou sur le côté… Et à croiser le regard du public, dans un dispositif scénique où celui-ci se situe très proche du fil, favorisant la tentative de rencontre. Ainsi, le regardant peut lui aussi être regardé et chacun, avec ses émotions, donne corps à ce moment. Ce rapport intime à l’agrès témoigne de la volonté de l’artiste d’incarner une humanité brute, de se présenter sur le fil «sans filtre », « sans paillettes ».