Qu’est-ce que défier les lois de l’équilibre et de la gravité quand les articulations rouillent et le muscle fond ? Comment s’abandonner, quand le corps désapprend à force de ne plus se risquer ?
Qu’est-ce que prendre en charge, qu’est-ce que prendre soin ? Porter, c’est prendre soin ? Y-a-t-il une tentation de contrôle ? Faut-il multiplier les saltos pour faire cirque ? Se tenir sur un pied, c’est voltiger quand on a bien 4×20 ans ?
A chaque nouvelle escale, Alexandre Fray (ou André Rosenfeld Sznelwar) entraine de nouvelles « grand-mères » dans des duos de fragile voltige, et explore nos relations de confiance et de dépendance, repoussant obstinément les possibles du corps.
Une ode au pas dans le vide, à partir de ces moments extraordinaires, où des femmes ayant l’âge d’être grand-mères acceptent pour la première fois d’être décollées du sol.
Considéré comme un projet perméable, la porte reste ouverte à d’autres propositions artistiques donnant à voir à leur manière cette relation, et enrichissant d’autant l’aventure (réalisation d’un court métrage, performances en espace public, notamment).