On pourrait imaginer trois personnages dans un espace clos, c’est la nuit, il fait noir.
Voici notre toile de fond, sans image, ni son.
Puis, un bruit qui appelle la lumière, quelques figures, une flamme, une balle.
Ce sont les protagonistes.
Maintenant chaque figure tente d’investir l’ordre des choses, de peupler la nuit : ce n’est plus une balle, c’est une foule, un troupeau, une vermine, qui entre par les portes et les fenêtres.
C’est un essaim, une fourmilière, peut-être une tribu.
Tirées de leur nuit, les silhouettes apparaissent alors. Un visage en rencontre un autre. La vie s’organise pour tenter malgré tout de refaire silence et ramener l’obscurité.
Il y a toutes sortes de mystères et cette lumière qui brisent sans cesse l’ordre continu du temps.
C’est dans une proximité qui laisse fuiter les bruits de toutes parts que l’oeil du spectateur s’habitue à la faible lumière de quelques bougies, et qu’alors toutes les perceptions se teintent de l’esprit de la magie.