En janvier 2021, alors que notre vie sociale était toujours suspendue aux lois fluctuantes du Pass sanitaire bientôt susnommé Pass Vaccinal, je repensais au prodigieux élan du mouvement des Gilets jaunes.
Non par nostalgie excessive des luttes qui ne sont plus, ni par fascination abusive pour François Ruffin mais parce que ce mouvement avait appuyé sur le buzzer dont la Rue avait besoin pour se réveiller de sa longue léthargie.
Je ne sais pas d'où me vient cette fascination mais quand je vois le documentaire « Retour à Reims » de Jean-Gabriel Périot, tiré du magnifique livre de Didier Eribon, ou tout autre ouvrage qui traite des luttes de classes, je ne peux m'empêcher d'être saisie par une émotion primitive.
Je n'ai pourtant pas été bercée par l'Internationale, ni même abonnée à Pif Magazine quand j'étais enfant.
Néanmoins j'aspire depuis longtemps à parler de l'espace public par le prisme des invisibles qui y circulent et parfois l'investissent.
La récente crise du coronavirus et en soubassement, cette révolte profonde sur les valeurs du travail dans notre société néolibérale a doublement ravivé ce désir.
J'ai donc profité de l'année blanche pour écrire Nadine : le portrait singulier d'une femme aide-soignante travaillant en Ehpad.
Judith Thiébaut