Depuis 2011, avec mon désir de théâtre dans des lieux "non dédiés", je mets en scène des spectacles au sein de la compagnie ERd'O.
Que ce soit avec "Les Liaisons dangereuses sur terrain multisports" (2012), "Yvonne, princesse de Bourgogne sur château-toboggan" (2015) ou "J’ai peur quand la nuit sombre" (2018), je cherche à mettre en perspective des œuvres, romanesques ou théâtrales, avec des espaces particuliers, pouvant révéler ces œuvres en les faisant vibrer dans la réalité du monde d'aujourd'hui.
Les écrins que je choisis pour raconter des histoires révèlent des images mentales communes à tous, mais en suggèrent aussi d’autres, plus intimes, plus enfouies. Avec "Les Liaisons dangereuses sur terrain multisports" d'après Laclos, j’ai utilisé le terrain de jeu dans sa fonction ludique pour y inscrire une métaphore sportive, un match homme-femme à la vie à la mort.
Pour "Yvonne, princesse de Bourgogne sur château-toboggan" d'après Gombrowicz, j'ai transposé la cour du roi dans la cour de récré, royaume exutoire de la petite enfance, pour convoquer la cruauté nue, l’égoïsme infantile, la perversité polymorphe.
Et avec "J’ai peur quand la nuit sombre" d'après des versions méconnues du Chaperon rouge issues de la tradition orale, j'ai investi les parcs et les jardins publics à la tombée de la nuit, pour hurler à la lune nos cauchemars les plus obscurs.
La question de l’obscénité de la classe dominante, dans son cynisme décomplexé vis-à-vis des valeurs morales et celle de la femme dans la société contemporaine, drainant préjugés et clichés dévalorisants, sont les préoccupations centrales de mes spectacles.
La création de "Virginia à la bibliothèque" d’après "Un lieu à soi" de Virginia Woolf s'inscrit dans une continuité du travail proposé dans mes trois premiers spectacles. Pour évoquer les femmes et la fiction sur les rayons dépouillés des siècles passés, je choisis pour plateau les bibliothèques. (création Janvier - février 2020)