Notre hyppoféroce est une conséquence de la paraphasie naissante de notre équipe artistique. Nous avons distordu les mots et ils sont ainsi devenus un mélange incongru de plusieurs sens.
De l’hypophyse, ce petit pois dans le cerveau relié à son hypotalamus qui génère notre émotion et nos besoin primaires en passant par l’hippocampe, ce gros vers où siège notre mémoire, l’hyppoféroce est le fruit de notre imagination débridée. Il est en forme de cavité, réceptacle de l’intuition et du sensible et siège entre les deux yeux tel un troisième œil. Il transforme la matière sensible d’une manière farouche et non domestiqué en acte créatif. Si cet organe est empêché ou obturé, il transforme la personne en un être cruel et orgueilleux dénué de toute humanité.
Dans nos différents spectacles nous partons d’une analyse du monde moderne. Nous cherchons la cause et les conséquences des Hyppoféroces obturés donc malades et témoignons et transformons notre ressenti en acte poétique.
Le poétique s’inscrit alors dans les mots et l’écriture (Cyrille Atlan, autrice), dans la matière et la manufacture (Gaëlle Pasqualetto, manufactrice) ainsi que dans le son et la composition musicale (Yannick Harnois, compositeur). Forts de notre expérience commune, nous jonglons avec ces différents domaines artistiques au service d’un propos engagé sur nos fonctionnements sociétaux.
Des thèmes forts comme la cruauté, le pouvoir, la mondialisation, la malbouffe, l’exil, la mort éveillent sans cesse notre besoin inconditionnel de dire et de comprendre. Nos axes de travail sont organiques (Théâtre du pauvre de Grotowski, la classe morte de Kantor) et intuitifs (les Surréalistes et leur recherche sur les rêves et la déconstruction des mots).