Le Théâtre de l’Unité a décidé non pas de monter Oncle Vania, mais de « démonter » Oncle Vania, de faire apparaître tous les rouages d’une mécanique extrêmement complexe, de tout éclairer, de rechercher une limpidité.
Tous ces personnages nous ressemblent, ils rêvent d’une vie meilleure, et d’amour réussi mais sont englués dans leur immobilisme, c’est nous et nos lamentations quotidiennes.
Cela fait du bien de se regarder, et de se dire que nous sommes en train de détruire cette belle terre qui nous a été donnée, que nous courons à notre perte. Mais qui pourrait bien nous sauver ? Nous discutons à perte de vue, pendant que trois milliards d’hommes crèvent de faim.
Tchekhov c’est tout ça, c’est du domaine de l’urgence. Peut-être qu’au lieu d’accuser toujours les autres, on pourrait de temps en temps se mettre en cause nous-mêmes ?
Le Théâtre de l’Unité (Audincourt, Doubs) a toujours aimé les petits sentiers peu fréquentés et les défis illicites. Faire prendre l’air à Tchekhov, l’arracher à son cadre intimiste de théâtre à l’italienne, fuir les conventions du théâtre bourgeois. Dix-sept comédiens sur l’herbe, des animaux, une soupe, une autre façon de voir le théâtre et la vie. L’Unité aime Tchekhov depuis toujours, et met toute son énergie à éclairer les recoins d’Oncle Vania.