C’est un des thèmes que l’Unité cultive depuis longtemps : « théâtre et nourriture ».
Pour nous le théâtre naît dans une grande fête en Grèce où l’on mange et l’on boit, c’est le culte de Dionysos, Dionysos le dieu de l’ivresse, et une place d’honneur lui est toujours réservée dans le théâtre antique Grec.
Vient se superposer là- dessus, Brillat Savarin, un gastrosophe dont les textes sont toujours absolument modernes. Brillat Savarin nous parle du sixième sens, le génésique, un sens transversal aux cinq autres, celui qui rapproche les êtres humains, et c’est la nourriture qui représente le mieux le génésique.
Notre troisième fil rouge, c’est la nourriture aphrodisiaque. Oui la nourriture, surtout certains mets, est un excellent préalable à l’acte amoureux.
Et pour finir, il y a l’accès inégalitaire à la grande cuisine selon la phrase de Brecht « Il m’importe peu que certaines personnes n’aient pas accès à la dernière mise en scène de Shakespeare, ce qui m’importe c’est que la plupart des hommes ne goûteront jamais des perdreaux rôtis sur canapé ».
Un allié précieux : Philippe Gobet. Directeur de l’école Lenôtre, meilleur ouvrier de France, grand chef nous a éclairé de ses conseils et nous a initié au magret de canard et aux coquilles St Jacques. Quant à la mousse au chocolat, elle nous a été conseillé par le meilleur chocolatier de Montbéliard, Debrie, un spécialiste souvent primé lui aussi.
Nous nous sommes faits construire une charriotte ambulante par Claude Acquart, jolie, foraine, spécialement équipée pour faire de la cuisine .
Deux cuisiniers experts, Jacques et Valérie, noms de personnages Félix et Annie, préparent de succulents plats tout en faisant mille digressions sur la vie, l’amour, le sexe, sans jamais tomber dans la vulgarité.
Ils ont invité 4 personnes du public, de préférence pauvres à déguster un repas niveau 3 étoiles au Michelin. Ils prétendent que grâce à leur cuisine coquine, ils vont faire monter le niveau de libido de leurs invités, et cela ne rate pas, une des femmes invitées va se jeter sauvagement sur un des hommes présents à table, scène absolument désopilante, à en juger par les rires du public.
Pas d’inquiétude, cette scène est totalement maîtrisée, mais nous en tairons le secret.
Voilà, c’est donc un spectacle qui se goûte, des petites assiettes circulent dans le public, afin qu’il puisse lui aussi goûter à cette grande cuisine.