« Merd', v'là l'Hiver et ses dur'tés/V'là l'moment de n'pus s'mettre à poils. »Avec son « vagabondage octosyllabique », Garniouze, alias Christophe Lafargue, démarre fort. Pendant une heure et quart, on suit à la trace cet homme froissé, déclassé, dénonçant tout à trac les arnaques de la charité, l'absence de femme et l'épuisement de Dieu... De monument aux morts en perron d'église, le comédien issu du Phun, compagnie emblématique de la région toulousaine, trimballe sa peur et sa colère dans un meuble à roulettes. L'homme compte les rimes sur ses doigts, fout le feu à des papiers extirpés d'un tiroir, fait surgir quelques rêves fragiles d'une poubelle. Le public, fatalement clairsemé — il faut bien s'accrocher pour entrer dans cette langue et dans cette histoire —, lui emboîte le pas, subjugué par sa présence quasi messianique. Le texte, lardé d'argot, éclate d'actualité... Il date de 1897 et est signé Jehan Rictus (Les Soliloques du pauvre, éditions Au diable vauvert). On pense à La Faim, de Knut Hamsun, publiée en 1890. Entre les hallucinations du Norvégien et les divagations de l'héritier de la Commune, une même solitude, une même fureur de dire.
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Rictus
- Conditions minimales: Espace public
- Genres: Théâtre de rue, Déambulation
- Occitanie
- Année de création: 2012
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