Que faire quand on est artiste de cirque, et qu’on reçoit en héritage des mains d’un femme de 102 ans, quelques objets ayant appartenu à son défunt mari Pierre Bonvallet dit Punch, qui fut un clown blanc de l’après-guerre et qui exerça ses talents en duo au cirque Médrano à Paris et au cirque Krone à Munich, avec cette injonction troublante : « qu’il en fasse quelque chose » ?
Le fildéferiste Sébastien Le Guen convie à partager avec lui ce qu’il en fait et à dérouler littéralement le fil de cette enquête, devenant rapidement pour lui une mise en abîme vertigineuse de son propre parcours. On marche sur un fil d’une décennie à l’autre. Théâtre de corps et d’objet dit Sébastien Le Guen. Cirque-théâtre de l’émotion, véritable ode au vertige.
Se définissant dans un premier temps chercheur artiste, Sébastien Le Guen a pendant plus d’un an enquêté, collecté, deviné et frotté avec son propre réel la trace laissée par les Bonvallet. Il a tenu un récit graphique qui sert de base aux premières sessions de travail au plateau – un plateau construit autour et avec ces objets – en frottement avec la poursuite du travail de recherche physique sur le déséquilibre et la mise en mouvement . Nous postulons une écriture constituée de fragments et de matières : sons, corps, geste de cirque, objets, dessins, textes réels (coupure de presse, programmes, lettres, homélie…) et fictionnels , fragments de l’artiste chercheur, cherchant la place et la dynamique singulière d’un artiste de cirque composant et construisant en l’interprétant cette expérience, qu’il propose au public de partager en grande proximité dans un dispositif singulier d’agrès dramaturgique.