Le cercle des fourmis est un phénomène que l’on peut observer comme suit : les fourmis se suivent grâce à leurs phéromones. Il arrive qu’une fourmi perde la trace du groupe. D’autres fourmis peuvent alors se mettre à suivre la fourmi perdue en croyant suivre le groupe. La fourmi perdue, quant à elle, croit avoir retrouvé le groupe en suivant les phéromones produites par les fourmis qui la suivent. C’est alors que se forme le cercle. Les fourmis se suivent en formant une ronde infinie et qui les conduit inéluctablement à la mort.
A l’image de la fourmi égarée, l’individu qui s’écarte des chemins empruntés par la société n’est il pas confronté tôt ou tard au besoin de se rapprocher de ses congénères ?
Ce besoin, bien que rassurant, peut parfois s’avérer sclérosant.
L’être humain n’est pas simple suiveur. L’on ne peut oublier la dimension créative qui habite chacun de nous.
Nous sommes des producteurs. L’acte de création nécessite souvent un retrait, du recul de l’isolement aussi. Et si tout n’était qu’une question de mesure ? A l’heure de la communication tous azimuts, garder un espace en dehors du cercle social peut s’avérer vital. Trouver l’équilibre. S’affirmer dans la différence et se révolter quand il n’y a pas d’autre choix. Si le cercle est trop plein, que tout est verrouillé, qu’aucun individu ne peut bouger sous peine de faire tout s’effondrer, l’émancipation face à la masse devient salutaire. Quitte alors à former un autre cercle, où chacun aurait libre place à son expression personnelle…