Ce spectacle est un simple rêve.
A l’heure où notre planète se bouleverse, j’invite volontiers les spectateurs à voguer dans le rêve d’un pilote de ligne.
Il s’agit d’un grand voyageur.
Il passe la majeure partie de son temps au-dessus des nuages (songeant peut-être y croiser Saint-Exupéry).
Et justement, un jour de pilotage automatique il s’endort aux commandes et traverse des miroirs comme Alice au Pays des merveilles.
Il se trouve dans un autre lui-même, mêlant sa famille, faisant du saute-mouton sur le dos des catastrophes de la planète (surplombant des conflits qu’il visionne de si haut comme autant de phénomènes miniatures).
Il ressemble à beaucoup de gens, loin des réalités et s’enfonce dans le dédale de son esprit ; ballotté par l’image de son père Maréchal du balayage, celle de sa mère femme de ménage (et reine-mère à minuit !), les sœurs pareilles planant à 5 cm du sol et les migrants qu’il voit flotter dans les océans ;
Il survole cette « industrie du mensonge » organisée par le pouvoir du monde de façon presque douce ou tendre.
Avec souplesse il dessine un sentier comme notre inconscient lorsqu’il s’amuse à nous perdre, dans cette cohérence incohérente.
Le procès dont il s’accuse pourrait être celui d’un Kafka espiègle ou celui d’une planète qui ne s’en fait pas dans ce temps qui s’enfuit.
Fred, dessinateur saute à la corde avec son Philémon.
Lewis Carroll invente une marelle autour du monde.
Jules Verne campe sur Mars sponsorisé par Trigano.
Victor Hugo et Pablo Neruda ronflent secoués dans le cauchemar de la culture mondiale.
« Dis Pilote !
Dessine-moi une aurore boréale ».