Compagnie d’inventeurs, cascadeurs, ferrailleurs et poètes tout à la fois, menée par Jean-Luc Courcoult, Royal de Luxe est aujourd’hui considérée – à l’égale du Théâtre du Soleil pour le théâtre de salle – comme l’une des compagnies françaises les plus emblématiques, voir mythiques du théâtre de rue.
Tout a commencé en 1979, à Aix-en-Provence, lorsque Jean-Luc Courcoult, Véronique Loève et Didier Gallot-Lavallée mettent en scène, avec l’aide d’amis comédiens et musiciens, leur première création « Le Cap Horn ». Convaincus qu’il est plus facile de toucher le public en allant dehors plutôt qu’en le trainant dans une salle, le spectacle est joué à la manche dans la rue et les espaces publics. Le trio ne s’arrête pas là, bien au contraire, il multiplie les représentations avec une nouvelle création en 1980, « Les mystères du grand congélateur » et prend le nom de Royal de Luxe, clin d’œil au modèle de magnétophone multipiste à bande qu’ils utilisent pour l’écriture de leurs spectacles.
Puis, la compagnie déménage et s’installe à Saint-Jean-du-Gard dans les Cévennes, où elle crée en 1981 « La mallette infernale » ainsi que « Croquenitule et Crolenotte », un spectacle destiné aux enfants. Les années qui suivent donnent lieu à une série de nouvelles créations : « La Bénédiction du cours Mirabeau par le Pape », « Terreur dans l’ascenseur », « Le parking à chaussures », en 1981-1982, et « Publicité Urbaine », « La demi-finale du Waterclash » , « Le bidet cardiaque » en 1983.
On remarque déjà dans les titres choisis par la compagnie l’importance de la culture urbaine, des objets de la vie moderne, quotidienne, et le goût du loufoque.
Ces spectacles sont joués en France et à l’étranger, notamment en Allemagne et en Italie, et attirent de plus en plus l’attention, que ce soit celle du public ou des tourneurs.
En 1984, la compagnie s’étoffe et s’installe à Lavaur, dans la région de Toulouse. Là, elle développe une image de marque collective et travaille en variant les formes de spectacles.