Fibre est une plongée dans l’industrie du textile d’hier, d’aujourd’hui et peut-être demain. C'est un parallèle entre l'univers des fileuses de la soie des Cévennes, et notre monde contemporain, entre humains et économie.
Duo mêlant danse, textes et témoignages d'anciennes fileuses de la soie.
Le travail de fileuse est un labeur sévère dans des conditions quelquefois extrêmes et humiliantes. Ces femmes partagent un savoir faire unique en son genre. Un savoir faire que seules des petites mains expertes peuvent mettre en valeur pour satisfaire l’exigence et le mercantilisme des industriels. Malgré la fatigue, l'odeur épouvantable des cocons, la chaleur suffocante, leurs mains ébouillantées et l'envie de révolte qui gronde parfois dans leur tête, ces toutes jeunes femmes trouvent toujours la force de rire, de vivre, et d’espérer un monde meilleur.
« Ce que l'on ne peut pas décrire c'est l'atmosphère oppressante, humide, l'odeur fade, écœurante, de pourriture que l'on traînait avec soi. On s'y habituait malgré tout. C'était un travail très pénible, c'était aussi le seul moyen, à la sortie de l'enfance de gagner ma vie. L'argent que je gagnais était pour mes parents. J'étais payée en 1954, 2 francs par heure. Mais quelle récompense de voir cette belle tresse de soie jaune, parfois blanche, brillante, légère. C'était magnifique. »
Témoignage Colette Jeanjean.