Les oubliés anagramme : les éblouis.
Ils sont perdus éperdus.
Ils éprouvent chaque lieu pour la première fois.
Ils s’éprouvent ensemble comme au premier jour.
Ils s’engagent comme au dernier.
Ils font résonner la cité, les lieux, les trottoirs, les murs, les allées, les impasses, bien au delà de leur fonction, leur usage.
Ils sont en quête de la mémoire de chaque lieu, chaque objet urbain.
Ici, la tradition et la modernité s’épousent.
Pourtant comme ailleurs, le neuf révoque toujours un peu plus l’ancien.
Ils travaillent à la trace et abordent chaque rencontre urbaine comme l’occasion de connecter à sa généalogie plus qu’à sa présence tangible, cette quête de présence pure les habite au delà de l’autre, de l’environnement.
Ils se sentent en constante mue, en changement permanent.
Ils racontent leurs pertes et leurs conquêtes intimes.
Les partagent avec vous, avec chacun d’entre vous, avec toi.
Et de toi à celui-ci ou celle-là se pose la seule question nécessaire de ce moment ensemble.
Ils n’ont pas de passé sur les talons.
Leur horizon s’échoue sur un avenir de quelques minutes.
Leur avenir se joue à échéance de quelques instants.
Dans cette quintessence de l’instant ils nous rappellent, ces oubliés, que nous vivons maintenant.
Prisonniers d’un maintenant ils se jettent dans l’action, la danse, la parole avec une virulence des derniers instants.
Chaque souffle semble être le premier et s’éteint aussitôt.
Ils ne connaissent pas le cause à effet.
Ils ne rencontrent que des actes et n’en perçoivent jamais les causes et rarement les effets.
S’ils questionnaient et ne répondaient à rien.
Ils ont une foule de questions au bord des lèvres.
Ils ont des myriades d’impulsions qui traversent leur corps.
Ils tentent d’organiser en l’instant tous ces débordements, cette somme ne fait pas nombre elle fait récolte et s’offre sans inhibition.