Au moyen de dessins, de sculptures d’installations et de performances je développe un univers autour des questions du corps, du déplacement de l’identité. Inquiétant et fantomatique il questionne tous ces moments anxiogènes où l’on s’aperçoit que l’on se trompe sur ce que l’on pense savoir. La maison, les objets du foyer, les meubles, les vêtements se détournent de leur usage pour devenir oniriques, légers et parfois angoissants. Les œuvres jouent toujours sur la contradiction : le fait de dire et le fait de taire, le fait d’apparaitre et de disparaitre. Je travaille principalement sur des questions de dissimulation, et sur la question de ce que l’on voit finalement. L’apparente beauté et la sérénité des façades que je crée dans mon travail renferment toujours une réalité absurde et inquiétante. Mes dessins réalisés au stylos noir se composent de troncs d’arbres, de végétaux, de formes organiques entremêlés. Dans ce fourmillement de détails apparaissent des visages, des monstres et qui révèlent de minuscules personnages fantastiques. Ils invitent à une rêverie sur la chute, les profondeurs et les transformations organiques et cosmiques. Mes performances sont des métaphores pour parler des difficultés et du poids social que cela représente d’être femme, homosexuelle et immigrante. Je crée une poésie qui ne se veut pas mièvre, mais qui interroge ce que dissimule notre quotidien.