« Je veux leur dire de partir. Leur hurler d’y aller. Ou d’arrêter. Quelque chose ! Que je suis là. Avec eux. Qu’ils vont y arriver. Que je suis en colère comme eux. Que je voudrais passer de l’autre côté. Avec eux. Mais je ne dis rien. Je pleure. De l’autre côté, rien n’a changé. »
PRÉSENTATION
Je ne suis plus « on ». « Je » ne rentre plus dans les cases. « Je » ne suis plus dans ce que « nous » avons bâti et qui nous semblait bon. Pour nous. Pour moi. Enfermés dans une cage, la quête est celle de la liberté. De l’émancipation.
Engagés dans un mouvement de révolte, nous disons non. Nos corps disent non. Non à « on », non à « nous ». « Je » est au cœur d’une situation chaotique : moi versus les autres, moi versus le monde.
La barrière à franchir semble insurmontable. Comment se détacher d’un tout auquel nous appartenons et où nous n’avons plus notre place ? Nous sommes en guerre. En guerre contre nous-mêmes. L’engagement est fort. La résistance douloureuse. Le geste violent et libérateur, puisant sa puissance aux sources du hip-hop.
NOTE ARTISTIQUE
« Populaire et intéractive, D-construction interroge la nature profonde du lien social dans l’espace public. Qu’est-ce qui nous uni ? Nous sépare ? Nous fédère ? En quoi sommes-nous capables de remettre en cause les territoires, les frontières et les institutions ?
En plaçant physiquement les spectateurs au cœur de la pièce et de la scénographie urbaine, nous les invitons à s’impliquer. À vivre l’expérience de l’engagement et de la révolte.
Noyés dans la masse, les danseurs créent la confusion dans le rapport à l’autre. Ils cherchent la connexion avec le public, à le surprendre. Ils le bousculent pour susciter sa réaction. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité laisser une part importante à l’improvisation. Exposés au public en permanence, même dans les temps de récupération, les danseurs doivent être en mesure de réajuster leur jeu à l’instant T. Soutenus par la musique, leur unique langage est celui du corps. Je l’ai voulu propre à chacun. Les gestuelles libres. L’identité dansée. »
Mehdi Meghari, chorégraphe